Estelle Babut-Gay
Redonner une seconde vie aux objets, c’est mon dada!
Mes jeux d’enfant consistaient à assembler des bouts de bois pour créer une ferme ou à cueillir des œillets de poètes pour me sentir marchande de fleurs.
Jeune adulte, je me suis mise au collage, grâce à la récupération de vieux magazines des poubelles bleues.
J’ai fait partie d’un collectif de collagistes. J’ai alors découvert l’échange avec d’autres artistes et surtout avec le public lors de mes premières expositions.
Plus tard l’aplat du papier glacé ne m’a plus suffi, il m’a fallu plus de volume et je suis sortie du cadre. J’ai troqué ma colle pour des clous et, telle une glaneuse, j’ai ramassé le bois flotté sur les plages. Avec ces morceaux de bois assemblés, je donnais vie à de curieux personnages aux cheveux de corde et aux yeux de galets.
Il y a maintenant 8 ans j’ai découvert la soudure à l’arc, ce qui me permet de donner une seconde vie à des outils obsolètes oubliés au fond d’un vieil atelier agricole ou délaissés dans une ressourcerie. Moule à gâteau, rabot, insecticide, tenaille, pinces, chaîne de vélo, piège à taupes, chignoles, clé anglaise, mécanisme d’horlogerie… sont devenus mes nouveaux trésors : mes matériaux de prédilection.
Depuis trente ans maintenant, je m’inscris donc dans cette démarche devenue très actuelle : l’upcycling, la récup’. Mais, selon le public, ce sont surtout la poésie et humour qui caractérisent mon univers.